Une expédition punitive entre fille se termine en plein champ à Péruwelz « Je lui ai sauté à pieds joints sur la tête »

L'agression a été violente

L’agression a été violente

Sadia, 23 ans, a été victime d’une véritable vendetta dans la nuit de ce jeudi 18 au vendredi 19 juin 2015. Tout a débuté à Lille avant de se terminer, après un long périple, dans un champ de Péruwelz. Sadia a vécu une nuit d’horreur en compagnie de trois anciennes copines qui voulaient se venger. Enlèvement, séquestration et violences sont au scénario de cette nuit atroce.

Sadia était attendue par quatre copines à la sortie de son travail, le White club, un bar installé à la rue Solferino à Lille, mais elle ne le savait pas. Elle a bien pensé qu’elle allait mourir durant la nuit de jeudi à vendredi.

Sarah Messah (22 ans), Nawal Laib (22 ans), Mélissa Ahmed (25 ans) et Inés B ont enlevée Sadia à Lille. Elles l’ont transportée, rouée de coups puis lâchée en pleine nature dans un champ de Péruwelz.

Elles lui reprochaient de les avoir volées. Trois sont déjà en prison. L’agression a été filmée et photographiée.

« C’est un scénario digne d’Orange Mécanique » dira Bruno Dieudonné. Le procureur retient la préméditation contre ces quatre jeunes femmes ordinaires. Elles ont été jugées ce lundi 22 juin 2015 en comparution immédiate à Lille pour enlèvement, séquestration et violences.

Une vendeuse, une future maquilleuse, une jeune oisive chez ses parents et une mère au foyer ont basculé dans la sauvagerie pour une vengeance.

Vendredi soir, les quatre filles, dont trois ont été ses copines, l’attendent dans une voiture garée près de sa Clio. C’est un guet-apens.

Les filles vont l’embarquer dans un effrayant périple de Lille à Roubaix le temps d’une halte dans le quartier du Pile où elles habitent, puis à Péruwelz en Belgique.

Là dans un chemin de campagne, la jeune serveuse est frappée à coups de pied et de poings et abandonnée en plein champ.

Elle sera récupérée vers trois heures par un automobiliste alors qu’elle marche au bord d’une route, à trente kilomètres de chez elle.

Devant le tribunal, Sarah Messah 22 ans explique être l’instigatrice. Ses propos explosent de rancœur et de haine : «Je n’ai aucun regret. C’est une menteuse, une voleuse »… Et de préciser avec la même dureté : « Je lui ai sauté à pieds joints sur la tête ».

A ses côtés, les autres sont moins à l’aise. Nawal Laïb 22 ans, peine à avouer qu’elle était armée d’une batte de base-ball.

Mélissa Ahmed, 25 ans énonce d’une voix atone, qu’elle et la victime, avaient travaillé ensemble au White club. Son ex-collègue lui aurait pris son maquillage et ses pinceaux professionnels.

Inès B. est la seule qui ne comparaît pas détenue. La benjamine qui n’avait jamais vu la victime a assisté au passage à tabac sans broncher.

Elle confirme que les autres ont fait des photos et filmé leur agression. « C’était pour mettre sur Facebook ? », demandera en vain le président Mikael Simoens.

Du côté de la défense, Me Dimitri Betremieux et Perceval Lebas plaideront la gravité du contentieux et le sentiment de trahison engendré par les vols.

Sarah Messah a été condamné à 2 ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve (SME) ; Nawal Laïb à 18 mois dont 8 de mise à l’épreuve et Melissa Ahmed à 1 an dont 6 mois de mise à l’épreuve. Elles ont été incarcérées.

Ines B relaxée pour les violences a été condamnée à 1 an de prison avec sursis.

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