Violences et fugues dans les centres pour jeunes en Wallonie picarde : un été sous tension

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Nous avons été témoin d’une scène peu commune à proximité de la gare de Leuze-en-Hainaut ce mardi 12 août 2025 après-midi. Un jeune au sol qui crie à l’aide. Il a été rattrapé par ces éducateurs après avoir pris la fuite. Un événement qui mets en lumière une réalité préoccupante dans les institutions d’accueil pour jeunes en Wallonie picarde. Cet été, entre fugues répétéesviolences internes et manque de structures adaptées, les acteurs de terrain tirent la sonnette d’alarme. Des voix politiques, comme celles de Stéphanie Thoron (MR) et Thierry Witsel (PS), ont déjà interpellé les autorités sur les lacunes du système.

jeune en fugue leuze en hainaut gare

Une hausse inquiétante des fugues

En Belgique francophone, de plus en plus de mineurs fuguent de chez eux ou des structures censées les protéger. Comme le souligne Stéphanie Thoron, ce phénomène n’est pas un simple acte de rébellion, mais un signal d’alarme face à une détresse psychologique et sociale profonde. Ces jeunes se disent abandonnés, incompris, voire invisibles, et restent souvent sans accompagnement adapté, faute de places disponibles ou de réponses concrètes.

La députée MR a posé plusieurs questions essentielles :

  • Comment s’assurer qu’un suivi est bien mis en place après chaque signalement de fugue ?
  • Quels sont les dispositifs de coordination entre les différents niveaux de pouvoir ?
  • Quels moyens budgétaires ont été mobilisés en 2025 pour renforcer la capacité d’accueil et d’accompagnement ?

Des jeunes en danger, parfois livrés à eux-mêmes

En Wallonie picarde, des services comme Canal JCitadelleLes MarronniersRepères à Lessines ou encore Point Jaune et SOS-Jeunes tentent de répondre aux besoins des jeunes en rupture. Mais les services résidentiels agréés restent des lieux ouverts, sans dispositif de surveillance, ce qui rend les fugues difficiles à prévenir.

En cas de fugue, une information de fait grave est transmise à l’autorité mandante et à l’administration. Si le jeune est en danger, la police est alertée, et Child Focus peut être mobilisé. Lors du retour, un temps d’écoute privilégié est accordé au jeune pour comprendre ses motivations et envisager des pistes de solution.


Des réponses encore insuffisantes

La réponse officielle à la question de Stéphanie Thoron reconnaît que la fugue est un signe de détresse profonde. Plusieurs dispositifs sont cités :

  • Les CPMSéducateurs scolairesservices d’écouteSAMOMADOS.
  • Des conseils éducatifs et conseils des jeunes dans les services résidentiels.
  • Des services d’accueil 24h/24 pour les jeunes en fugue.
  • Le site Fugue.be, qui informe les jeunes sur les aides disponibles.

Des mesures budgétaires ont été prises :

  • Pérennisation de places financées par subsides facultatifs.
  • Création de nouvelles prises en charge.
  • Expérimentation d’un dispositif d’accueillant professionnel en famille.
  • Renforcement des effectifs des SAJ/SPJ/IPPJ.
  • Renforcement de la norme psychosociale dans les services résidentiels.

Enfin, une concertation intersectorielle a été lancée le 28 avril 2025 entre les administrations francophones, bruxelloises et fédérales (ONE, Enseignement, AViQ, SPF Santé publique…), pour mieux coordonner les actions de prévention.


Comme le rappelle Thierry Witsel (PS), chaque fugue est un cri, et chaque cri mérite une réponse. La Wallonie picarde n’échappe pas à une crise systémique de l’aide à la jeunesse. Il est urgent de repenser l’accompagnement des jeunes, en leur offrant des espaces d’écoute, de soin et de reconstruction.

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