Faux copilote, vraies victimes : quand le rêve de vacances devient un cauchemar

Un jeune homme de 22 ans, originaire de Leuze-en-Hainaut, est soupçonné d’avoir escroqué près de 80 personnes en Wallonie picarde en se faisant passer pour un copilote chez TUI. Derrière cette arnaque bien ficelée, c’est tout un mécanisme de confiance, de crédibilité et de rêve qui s’est effondré.
L’illusion du voyage : une mise en scène crédible
Valise TUI, écussons, diplôme de pilote, photos de cockpit… Le jeune Leuzois n’a rien laissé au hasard. Il a construit autour de lui un décor convaincant, digne d’un scénario de série. Mais ce n’était pas une fiction : c’était la vraie vie, et les victimes sont bien réelles.
Son discours était rodé : en tant que copilote, il pouvait faire bénéficier ses proches et connaissances de vacances à prix cassés. Il contactait directement les gens, souvent via les réseaux sociaux, et leur proposait des séjours attractifs. Une fois la confiance installée, il demandait les cartes d’identité… et parfois même les codes PIN.
Du rêve au surendettement
Certaines victimes ont versé des acomptes de plusieurs centaines d’euros, pensant partir au soleil. D’autres ont découvert, bien plus tard, qu’un crédit avait été contracté à leur nom, via des plateformes comme Buy Way. Les courriers étaient envoyés chez l’escroc présumé, empêchant les victimes de se rendre compte à temps.
Résultat : des familles fichées à la Banque nationale, des huissiers à la porte, et des jeunes étudiants moralement brisés. Le préjudice total est estimé à près de 200 000 euros.
Pourquoi ça marche cette arnaque ?
Ce type d’arnaque repose sur trois leviers puissants :
- La crédibilité visuelle : tout dans son apparence renvoyait à l’univers de l’aviation.
- La proximité sociale : il ciblait des connaissances ou des amis d’amis, renforçant la confiance.
- Le rêve accessible : des vacances à prix réduit, une opportunité rare, difficile à refuser.
Ce n’est pas la naïveté des victimes qu’il faut pointer, mais la sophistication du stratagème. Même des professionnels du transport, comme Nicolas Fromont, se sont laissés convaincre.
Une enquête en cours
Le parquet de Mons-Tournai a été saisi. TUI a confirmé que le jeune homme n’a jamais fait partie de son personnel. Une enquête est en cours pour déterminer l’ampleur exacte des faits et les possibilités de remboursement pour les victimes.