Leuze-en-Hainaut : afflux massif de caravanes sur la zone industrielle, les autorités privilégient le dialogue

Plus de 650 personnes issues de la communauté des gens du voyage ont investi la zone industrielle de Leuze-Europe malgré une forte présence policière. Les autorités locales ont opté pour le dialogue afin d’éviter les tensions.

Ce vendredi 11 juillet 2025, environ 200 caravanes transportant plus de 650 personnes se sont installées sur des terrains non commercialisés de la zone d’activité économique Leuze-Europe, à proximité des bâtiments d’Ores et de la brasserie Dupont à Leuze-en-Hainaut. 

Avec plus de 650 personnes installées en caravane dans le zoning de Leuze-Europe, le campement temporaire représente une population équivalente, voire supérieure, à celle de nombreux villages de Wallonie picarde. À titre de comparaison, des localités comme Chapelle-à-OieGallaix ou Willaupuis (Leuze-en-Hainaut), Wiers ou Wasmes-Audemez-Briffoeil (Péruwelz), ou encore AubechiesEllignies-Sainte-Anne et Stambruges (Beloeil) comptent chacune entre 500 et 650 habitants. Ce constat permet de mieux saisir l’ampleur de l’arrivée : en une journée, c’est comme si un village entier surgissait aux portes de la zone industrielle, avec les défis logistiques, sanitaires et sociaux que cela implique.

Malgré la présence de nombreux policiers, les véhicules ont contourné les barrages en traversant les champs. Cette arrivée fait suite à une expulsion partielle à Hensies, où un précédent campement avait été démantelé plus tôt dans la journée. Des installations similaires ont également été observées ces derniers mois à Gaurain, Frasnes, Péruwelz et Ath, illustrant une dynamique de déplacement saisonnier bien connue des autorités.

Face à cette situation, le bourgmestre Hervé Cornillie et l’échevin Dany Garbin ont choisi de privilégier une approche pacifique, en organisant des visites régulières sur le site. Si la présence de ces groupes peut parfois susciter des inquiétudes, elle ne doit pas occulter leur réalité sociale et culturelle.

Les gens du voyage, souvent victimes de préjugés, vivent selon un mode de vie mobile transmis depuis des générations. Leur passage peut aussi générer une activité économique locale non négligeable : consommation dans les commerces, services artisanaux, ou encore participation à des événements religieux ou culturels.

La Wallonie picarde reste sous-équipée en aires d’accueil officielles, bien que certaines communes aient pris des initiatives. Ath dispose d’un terrain aménagé, reconnu par les autorités, tandis que Tournai étudie des solutions temporaires. D’autres communes comme Leuze-en-Hainaut, Péruwelz ou Frasnes ont déjà été confrontées à des installations spontanées, sans disposer d’infrastructures adaptées. Le manque de lieux d’accueil encadrés contribue à la récurrence de tensions locales.

Pour mieux gérer ces situations, plusieurs communes collaborent avec le Centre de Médiation des Gens du Voyage (CMGV), une association spécialisée dans l’accompagnement des autorités et des familles itinérantes. Le CMGV propose des outils de médiation, de sensibilisation et de gestion de terrain, afin de favoriser une cohabitation respectueuse et durable. Plus d’informations sont disponibles sur leur site : https://cmgv.be/