Parking de la gare de Péruwelz : quand les arbres deviennent le symbole d’un malaise urbain

Le chantier de réaménagement du parking derrière la gare de Péruwelz, lancé ce lundi 18 août 2025, ne devait être qu’un projet de mobilité moderne. Pourtant, l’abattage d’une quarantaine d’arbres a réveillé une mémoire collective, une émotion locale, et une polémique politique.
Un projet attendu… mais mal digéré
Avec ses 66 places de stationnement, ses bornes électriques, ses espaces pour vélos, PMR et voitures partagées, le projet semblait cocher toutes les cases de la mobilité multimodale. Porté par l’ancienne majorité MR/IC-Ecolo, il avait été validé à l’unanimité en 2024. Pourtant, au moment où les tronçonneuses ont commencé à travailler, les critiques ont fusé.
« Les gens ont l’air de découvrir ce projet, ce n’est pas très honnête », s’agace Fabrice Cornet, président du MR local. Il rappelle que le parking était dans un état déplorable, comparé à « la planète Mars », et que les subsides obtenus ont permis de limiter le coût pour la commune.
L’arbre, plus qu’un obstacle technique
L’abattage des arbres est devenu le point de cristallisation. Pour certains riverains, c’est une perte écologique. Pour d’autres, une atteinte à l’identité du lieu. L’échevin Thierry Depuydt (Les Engagés) reconnaît avoir tenté d’en sauver quelques-uns, mais confirme que environ 40 arbres seront coupés.
Ecolo, pourtant co-porteur du projet, déplore également cette perte, tout en rappelant que le système racinaire des arbres était en partie responsable de l’état du sol. Une compensation par replantation ailleurs avait été envisagée, mais pas sur le site même, en raison du revêtement hydrocarboné.
Rats, stationnement et communication
La réunion avec les riverains, organisée en urgence lundi soir, a permis d’apaiser certaines tensions. Mais des inquiétudes persistent : absence de parking de délestage, peur des rats liés aux PAV, manque d’alternatives pour les navetteurs. L’échevin invite les enseignants à se garer rue Astrid, mais reconnaît que les solutions sont limitées.
Une ville qui change, une population qui doute
Ce chantier révèle une fracture entre les ambitions urbanistiques et la perception citoyenne. Derrière les chiffres et les plans, il y a des habitudes, des souvenirs, des usages quotidiens. Et surtout, une attente de transparence et de concertation.
À Péruwelz, le parking de la gare n’est plus seulement un espace à rénover. Il est devenu le théâtre d’un débat sur la manière dont on transforme nos villes, et sur la place que l’on accorde à ceux qui y vivent.