Ivresse au travail : une psychologue pénitentiaire de Jamioulx perd son emploi malgré un suivi médical

Le Conseil d’État a confirmé la démission d’office d’une psychologue de la prison de Jamioulx, sanctionnée pour s’être présentée en état d’ébriété sur son lieu de travail. Malgré un suivi thérapeutique sérieux, la juridiction a jugé que la confiance était rompue.
Une situation préoccupante dans un environnement sensible
Attachée psychologue depuis 2008, V.D. avait déjà été interpellée en 2022 pour avoir introduit de l’alcool sur son lieu de travail. À l’époque, aucune sanction n’avait été prise, mais un accompagnement avait été mis en place : coaching, soutien hebdomadaire, et retrait de son rôle de coordinatrice.
Le 18 octobre 2023, elle se présente à la prison dans un état d’ébriété manifeste : elle titube, peine à parler, et doit s’appuyer sur une table pour ne pas tomber. La direction lui demande de quitter les lieux immédiatement. Une procédure disciplinaire est engagée.
Une sanction jugée proportionnée
Malgré une attestation médicale prouvant un suivi thérapeutique sérieux depuis le 19 octobre 2023, et l’avis favorable d’une chambre de recours proposant un simple déplacement disciplinaire, le ministre de la Justice décide le 12 juin 2024 de la démettre d’office.
La psychologue conteste cette décision devant le Conseil d’État, invoquant une sanction disproportionnée et une discrimination liée à son état de santé. Mais la juridiction administrative estime que :
- La sanction est proportionnée au regard de la gravité des faits et du contexte pénitentiaire.
- La requérante avait déjà été avertie en 2022 et n’avait pas entamé de suivi médical avant l’incident.
- Il n’y a pas eu de discrimination, car la sanction repose sur le non-respect d’un engagement et non sur la pathologie elle-même.
Source : https://www.raadvst-consetat.be/arr.php?nr=261795&l=fr