Face à des problèmes structurels dans la filière du recyclage textile, plusieurs bulles à vêtements sont actuellement saturées en Wallonie picarde. Les communes invitent les citoyens à privilégier les recyparcs et à éviter tout dépôt sauvage.
Les communes d’Ath et de Frasnes-lez-Anvaing alertent sur les difficultés rencontrées dans le ramassage des bulles à vêtements. En cause : des problèmes logistiques chez les opérateurs du recyclage textile, aggravés par une hausse des dépôts liée à une nouvelle réglementation européenne interdisant de jeter les vêtements usés à la poubelle. Résultat : de nombreuses bulles sont pleines et ne peuvent être vidées dans les délais habituels. Les autorités locales recommandent aux citoyens de se rendre dans les recyparcs, munis de leur carte Ipalle, ou de chercher une bulle encore disponible.
Les dépôts en dehors des bulles sont strictement interdits et considérés comme des infractions environnementales. Ces dépôts sauvages nuisent à l’espace public, rendent les vêtements inutilisables et perturbent la chaîne de réemploi. Seuls les textiles en bon état sont acceptés dans les bulles, comme le rappelle Ipalle. Une amélioration est espérée à la rentrée, le temps que les acteurs du secteur s’adaptent à la nouvelle organisation et à l’afflux de textiles à traiter.

Un modèle à préserver, un soutien à renforcer
La saturation des bulles à vêtements ne reflète pas seulement un problème logistique temporaire, mais une crise plus profonde qui touche l’ensemble du secteur du réemploi textile. Comme le soulignent Terre asbl, Les Petits Riens et Oxfam, c’est tout un modèle d’économie sociale, circulaire et solidaire qui vacille. Derrière chaque vêtement collecté, il y a des emplois locaux, des parcours d’insertion et un engagement environnemental fort. Face à la montée de la fast fashion et à la mise en œuvre de la collecte sélective sans financement suffisant, les acteurs du réemploi appellent à un plan d’action urgent. Le soutien des citoyens, des communes et des Régions est essentiel pour éviter que ce modèle ne soit sacrifié. Donner mieux, trier avec conscience et soutenir les boutiques de seconde main sont autant de gestes concrets pour préserver un avenir durable.