Tournai : Anuna De Wever jugée pour un graffiti pro-palestinien, mobilisation citoyenne et débat sur la liberté d’expression

anuna de wever

Ce mardi 23 septembre 2025, le tribunal correctionnel de Tournai a accueilli le procès très médiatisé d’Anuna De Wever, militante écologiste flamande de 24 ans. Poursuivie pour avoir tagué des slogans pro-palestiniens sur un entrepôt lié à l’industrie militaire israélienne, elle a reçu le soutien de plusieurs associations locales et nationales.

Un procès sous haute surveillance

Le jour du procès, un important dispositif policier a été déployé autour du Palais de Justice de Tournai : hélicoptère, chiens, renforts de sécurité. Une centaine de personnes se sont rassemblées pacifiquement, arborant drapeaux palestiniens et pancartes.

Parmi les associations présentes : ABPPAC WapiCIEP-MOC WapiRASI, et un collectif bruxellois. Dominique Surleau, coordinatrice du PAC Wapi, a dénoncé :

« On juge une militante pour un graffiti, alors que des entreprises liées à des conflits armés ne sont pas inquiétées. »


Des arguments opposés au tribunal

L’avocat de l’entreprise OIP, Maître Kris Cox, a précisé que la société ne livre pas d’armes à Israël, mais reconditionne du matériel destiné à l’Ukraine et à la Pologne. Il a dénoncé une action délibérée et non autorisée.

Le procureur du roi a reconnu le caractère militant de l’acte, mais a souligné qu’il aurait pu être mené sans dégradation. Il n’a pas exclu une suspension simple du prononcé, au nom de la liberté d’expression.


Une défense engagée

L’avocate d’Anuna, Selma Benkhalifa, a plaidé l’acquittement :

« Normalement, un graffiti est passible d’une amende. Pourquoi est-elle seule à comparaître ? Parce qu’elle est connue ? »

Elle a également annoncé qu’une plainte pénale contre OIP pour complicité de crimes de guerre avait été déposée par plusieurs ONG.


Verdict attendu le 21 octobre

Anuna De Wever est restée silencieuse durant l’audience, s’exprimant uniquement via une traductrice. Le jugement sera rendu le 21 octobre 2025. Ce procès soulève des questions sur les limites de l’engagement militant, la liberté d’expression et la responsabilité des entreprises liées à l’industrie militaire.

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