Estaimpuis : le port du niqab dans l’espace public suscite des réactions politiques

À Estaimpuis, une récente prise de position du groupe politique local MR ravive le débat autour du port du niqab dans l’espace public. Dans une publication diffusée sur les réseaux sociaux, le groupe affirme avoir été alerté par des citoyens ayant observé à plusieurs reprises des personnes portant un niqab, un voile intégral ne laissant apparaître que les yeux, dans les rues de la commune.
Pour rappel, le port du niqab est interdit dans l’espace public en Belgique depuis 2011, en vertu d’une loi qui proscrit toute tenue vestimentaire dissimulant totalement ou partiellement le visage. Cette interdiction a été validée par la Cour européenne des droits de l’homme, qui l’a jugée « nécessaire dans une société démocratique » afin de garantir les conditions du vivre-ensemble et la sécurité publique.
En droit belge, cette infraction est qualifiée de « mixte », ce qui signifie qu’elle peut faire l’objet à la fois de sanctions pénales (amendes, voire peines de prison en cas de récidive) et de mesures administratives.
Une réaction locale
Face aux signalements, les membres du MR Estaimpuis déclarent avoir rencontré le bourgmestre Frédéric Di Lorenzo pour lui faire part de leurs observations. Selon leur communiqué, ce dernier se serait montré attentif à leurs préoccupations et aurait assuré qu’il prendrait les mesures nécessaires.
Le groupe politique insiste sur sa volonté de préserver le vivre-ensemble en sécurité et affirme rester actif sur le terrain, même en dehors des séances du conseil communal.
Un sujet sensible
Le port du niqab reste un sujet sensible en Belgique, à la croisée des enjeux liés à la laïcité, à la liberté religieuse et à la sécurité publique. Si la loi est claire, son application peut varier selon les contextes locaux et les priorités des autorités communales.
À Estaimpuis, cette affaire met en lumière les tensions que peuvent susciter certaines pratiques culturelles ou religieuses dans l’espace public, et la manière dont les élus locaux y répondent.
