Édito – Wallonie picarde : Quand la route tue, la justice doit répondre

Nous avons appris ce vendredi 18 juillet 2025 que la notion d’homicide routier sera inscrite dans le Code pénal, une décision saluée par la ministre Vanessa Matz à l’issue du conseil des ministres. L’homicide routier sera considéré comme une infraction de niveau 4, soit passible d’une peine de 5 à 10 ans de prison.

La reconnaissance de l’homicide routier dans le Code pénal est une avancée majeure pour les victimes de la route et leurs proches. Désormais, lorsqu’un décès est causé par un comportement volontairement dangereux, il ne s’agira plus d’un simple accident, mais d’un crime, passible de 5 à 10 ans de prison. Une réforme saluée par la ministre Vanessa Matz, qui rappelle : « Lorsqu’un décès est causé par un comportement volontairement dangereux, ce n’est plus un accident. »

En Wallonie picarde, cette réforme prend un sens particulier. Nous rappelons que le 9 mai 2024, Léa, 19 ans, et Tristan, 23 ans, ont été fauchés devant le ZooClub à Barry. Le conducteur, roulant à une vitesse excessive, a percuté les deux jeunes alors qu’ils sortaient de la discothèque. Ce drame aurait pu être évité. Il ne s’agissait pas d’une fatalité, mais d’un choix irresponsable.

Un mois plus tôt, à TournaiBrandon Allard, 24 ans, a perdu la vie dans des circonstances tout aussi révoltantes. Le jeune homme, futur papa, circulait en cyclomoteur lorsqu’une camionnette lui a refusé la priorité, l’a percuté, puis traîné sur près de 900 mètres avant de prendre la fuite. Le conducteur, déjà connu pour des infractions routières, a été interpellé et placé sous mandat d’arrêt pour homicide involontaire avec délit de fuite. Ces drames ont plongé des familles dans l’horreur, et toute une ville dans l’émotion.

Ces faits divers, aussi douloureux que fréquents, rappellent que la route peut devenir un lieu de mort lorsque certains choisissent l’imprudence. Trop souvent, les familles endeuillées se heurtent à une justice qui peine à qualifier ces actes pour ce qu’ils sont : des homicides.

L’inscription de l’homicide routier dans le Code pénal est donc un signal fort. Elle rappelle que la route n’est pas un espace d’impunité. Elle donne aussi aux magistrats les outils pour juger avec justesse et fermeté.

Car derrière chaque croix au bord de la route, il y a une vie fauchée. Et souvent, un conducteur qui aurait pu choisir autrement.

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